Hommage à deux cinéastes russes

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Andreï Kontchalovski & Alexandre Adabachian

Mon autre pays

C’est sans doute le politologue Vladimir Tchernega, qui résume le mieux, dans les colonnes de Russia, ce que notre diplomatie culturelle ferait bien de ne pas oublier : « Dans leur majorité, les Russes appartiennent à la culture européenne, un fait rarement contesté. De plus en plus d’Européens comprennent que l’éloignement mutuel profite à certains pays tiers, en premier lieu les Etats-Unis, mais non à nos propres peuples. »

Inutile de pousser l’ironie jusqu’à faire le constat que même les « amis » ne se gênent pas pour écouter aux portes, et même bien davantage… L’essentiel est ailleurs. Depuis si longtemps – de Catherine de Russie à Gorbatchev, d’Alexandre Dumas à Quand passent les cigognes, la France et la Russie vivent une relation artistique fusionnelle, parfois commune, parfois distanciée ; indispensable certainement du point de vue des arts, car c’est ainsi qu’on fait taire les armes. La Russie tsariste fut bien incapable de caviarder durablement les œuvres de Gorki ; le communisme pur et dur, n’empêchait pas les écoliers de découvrir avec ravissement les livres de Balzac, Stendhal, et les étudiants de Moscou de rêver de la Sorbonne.

C’est ainsi qu’au cœur du quartier Latin, une joyeuse bande de cinéphiles – emmenée par Macha Méril, Bertrand Tavernier, Michel Legrand et tant d’autres artistes -, est parvenue à renouer les fils qui unissent la sensibilité française, au rire et à la mélancolie russe : plusieurs milliers de spectateurs ont arpenté la salle du Grand Action. Immense succès, et promesses d’un festival, en 2016, qui devrait avoir de l’allure.

Quatre cinémas cette fois, et deux soirées exceptionnelles avec une ouverture sur les Champs Elysées au cinéma le Balzac. Qui n’a pas pleuré devant les histoires d’amour, de passion et de larmes, orchestrées par Mikhalkov, Riazanov, Tarkovski, ou Tchoukhraï, ne sait pas ce qu’aimer veut dire. Mais le public français sait bien qu’Anna Karénine est notre amie, bien au-delà des stratégies politiques.

« Aujourd’hui, plus que jamais, la Russie reste un mystère, mais son charme opère : pas un voyageur n’en revient indemne, on est envoûté, troublé » a raison de noter Macha Méril. «  La barque de l’amour s’est brisée contre la vie courante », criait Vladimir Maïakovski avant d’en finir. Faux !

L’amour sera sur Grand Ecran, offert aux spectateurs, voyageurs, large public, découvreurs et amoureux de la Russie éternelle. La République Française ; la République du partage et de la culture, s’honorerait de soutenir un tel rendez-vous. Ne serait-ce que pour rappeler au plus grand nombre, que notre pays, ses arts, son histoire, sa langue, ont partie liée, depuis bien longtemps, avec la Russie.

Pierre-Louis Basse

 


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